Chiffres clés
Des salaires jusqu’à deux fois plus élevés
S’il n’existe pas de revenu minimal en Suisse à part dans certains cantons qui en fixent librement le montant, les salaires y sont effectivement plus élevés que dans le reste de l’Europe. Sans étude récente et globale sur ce sujet, on estime cependant qu’ils sont supérieurs de 75 % à 100 % aux salaires en France, selon le secteur d’activité concerné, votre niveau d’expérience ou encore la taille de l’entreprise.
Et le salaire des frontaliers ?
Les frontaliers y sont en moyenne légèrement moins payés que les nationaux, mais ce n’est pas forcément vrai pour tous les secteurs d’activités. Ainsi certains domaines paient mieux les frontaliers, tels que les services financiers, l’industrie pharmaceutique, les assurance, la chimie ou encore le secteur de l’énergie
Privé ou public, comment estimer mon salaire
- Pour les salariés du privé, la Confédération suisse met à disposition un calculateur de salaire mensuel brut pour un poste de travail spécifique tenant compte de critères tels que la région, la branche de travail ainsi que de caractéristiques individuelles (âge, formation, expérience…).
Attention cependant, le résultat du calculateur n’est qu’une indication. Par exemple, les chiffres obtenus pour le secteur bancaire sont biaisés par les salaires pratiqués dans les banques privées et ne reflètent pas la réalité dans les banques de détail. Accéder au calculateur de salaire. - Dans le public, c’est un peu plus transparent, puisqu’ils sont soumis à une échelle de traitement dont l’indication figure sur l’offre d’emploi. Vous pouvez également vous rendre sur le site de l’institution publique qui recrute pour voir à quel montant correspond la classe salariale indiquée.
Les salaires dans le secteur public peuvent néanmoins varier en fonction des régions et des professions concernées. Pour y voir plus clair, vous trouverez un aperçu assez complet de ces différences dans le guide des salaires publié par le magazine l’Illustré.
Comprendre sa fiche de salaire
Vous venez de signer votre emploi dans une entreprise suisse ? Voici les différents éléments que vous retrouverez sur votre première fiche de salaire, et les suivantes !
Le salaire brut
C’est le premier élément indiqué sur votre fiche de salaire. Il comprend les éléments suivants :
- votre salaire fixe (sur 12 ou 13 mois) ;
- une éventuelle part variable, indexée sur la performance et/ou les résultats de votre entreprise ;
- d’éventuelles indemnités en nature (logement, repas et voiture).
Les déductions sociales
Elles sont calculées sur l’ensemble de ces revenus et se décomposent en plusieurs parties destinées à financer les différentes prestations du système social suisse.
- L’assurance vieillesse et survivants (AVS)
L’AVS correspond au 1er pilier du système de retraite suisse, qui vous offrira les prestations suivantes :
- Versement d’une pension de retraite (appelée aussi rente)
- Versement d’une rente d’invalidité si besoin
- Versement d’une rente « survivant » (pension au conjoint ou aux enfants en cas de décès)
Fonctionnant selon un système solidaire par répartition, son taux de cotisation de 4,35 %*, fixé par la Confédération, s’applique de manière identique à tous les revenus issus de l’activité salariée. À noter que l’employeur cotise de son côté également au même taux.
En savoir plus sur le système de retraite suisse.
- L’assurance invalidité (AI)
Elle finance une rente ou des indemnités journalières en cas d’invalidité. Sous conditions, elle peut aussi couvrir des mesures de réinsertion et de réadaptation. Egalement fixé par la Confédération, son taux (0,7 %*) est versé par les entreprises et les salariés.
- L’allocation perte de gain (APG)
Elle compense la perte de gain en cas de service militaire ou de maternité. Son taux est de 0,25 % et s’applique à tous les revenus salariés. De même, l’employeur cotise au même taux que l’employé.
- L’assurance chômage (AC)
Destiné à financer le système de chômage suisse, son taux est fixé à 1,1 % pour les salariés et les entreprises et ne s’applique que jusqu’à 148 000 CHF* de revenus salariés.
- La loi fédérale sur la prévoyance professionnelle, vieillesse, survivants et invalidité
C’est le 2e pilier du système de retraite suisse, qui complète le premier (l’AVS) pour compléter votre rente jusqu’à environ 60 % du dernier salaire perçu. Contrairement au premier, la LPP fonctionne selon un système de capitalisation.
Le taux de cotisation minimum est fixé par la Confédération et dépend de l’âge des salariés.
* Taux au 1er janvier 2023.
2ème pilier : Taux de cotisation salarié et employeur par tranche d'âge
Si l’employeur doit au minimum cotiser au même taux que l’employé, il peut cotiser plus s’il le souhaite.
- L’Assurance Accidents Non Professionnels (AANP)
C’est elle qui couvre les frais pour les accidents survenus en dehors de votre travail, pendant vos loisirs ou vos déplacements personnels par exemple. Elle est obligatoire à partir de 8 heures de travail par semaine, selon un taux de cotisation fixé par l’assureur de l’employeur.
L’employeur s’acquitte de son côté des primes concernant l’assurance accidents professionnels (AAP).
Pour en savoir plus sur cette assurance.
* Taux au 1er janvier 2023
L’impôt à la source
Si vous êtes soumis à l’impôt à la source en Suisse, celui-ci sera prélevé directement par votre employeur et figurera directement sur votre fiche de salaire. Si ce n’est pas le cas, il faudra penser à provisionner la somme nécessaire.
Le calcul de cet impôt étant dépendant de très nombreux facteurs, il est fortement conseillé de consulter un professionnel qui pourra vous proposer l’estimation la plus juste possible.
N’hésitez pas également à demander à votre futur employeur afin d’éviter toute mauvaise surprise !
En savoir plus sur le système d’imposition suisse
Les allocations
Sur votre fiche salaire apparaîtront également les éventuelles allocations familiales versées par l’employeur. Les conditions et le montant sont du ressort du canton, mais l’employeur peut se montrer plus généreux.
Passer du brut au net
En Suisse comme en France, vous allez probablement négocier votre salaire brut. Pour savoir combien vous toucherez réellement tous les mois sur votre compte, vous devrez déduire les éléments suivants :
- Les charges salariales : elles représentent au total environ 14 % de votre salaire brut.
- Votre cotisation d’assurance santé : le montant dépend du choix que vous devrez faire entre être affilié en Suisse (LAMal) ou en France (CMU).
- Le coût de la CMU : il est de 8 % de votre revenu fiscal de référence de l’année N-2, après un abattement de 10 998 € en 2023 (25 % du plafond de la sécurité sociale).
- Le coût de LAMal : cela dépend du nombre de personnes à assurer et de leur âge, et le montant peut varier selon les caisses. Il est d’environ 40 CHF pour un mineur, 140 CHF pour un adulte jusqu’à 25 ans et 160 CHF ensuite. Si vous avez fait le choix de LAMal, pour une famille de 2 adultes et 2 enfants, le montant sera donc d’environ 400 CHF par mois.
Pour en savoir plus sur le régime de santé et comment choisir.
- Vos impôts : le montant de votre impôt dépend de beaucoup de paramètres et de votre lieu de travail. Si vous êtes frontalier et si vous travaillez sur le Canton de Genève, vos impôts seront prélevés à la source, sur votre salaire. Si vous travaillez dans un autre canton, vous serez imposé en France.
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