Bien comprendre sa feuille de paie suisse

Quand on reçoit son premier salaire en Suisse, on peut être étonné par la simplicité et la concision de la feuille de paie qui l’accompagne. Comparée aux feuilles de paie françaises, la différence est à première vue flagrante. Entre le brut et le net à payer, alors que plus de 20 lignes de déductions sociales et patronales sont affichées en France, moins de 5 apparaissent en Suisse. Décryptage.

francs suisses et lunettes posées sur une table

Pourquoi la feuille de paie suisse est plus simple

La feuille de paie suisse paraît plus simple et plus lisible pour deux principales raisons :

  • Elle ne fait d’abord apparaître que les cotisations sociales payées par les salariés, là où son équivalente française détaille également les charges patronales payées par l’employeur.
  • Enfin, cette dernière est également le reflet d’un système social différent, plus généreux pour certains, plus complexe pour d’autres. Elle fait ainsi apparaître les cotisations liées à la sécurité sociale, alors qu’en Suisse, celles-ci doivent être payées à un autre organisme, et ne sont donc pas indiquées sur la feuille de salaire.

Comprendre sa feuille de paie suisse

Elles se compose de deux parties :

  • Le salaire brut : il est composé de votre salaire mensuel auquel sont ajoutées d’éventuelles primes ainsi que les allocations familiales, qui sont en Suisse versées par l’employeur
  • Les principales cotisations ou déductions sociales :
    • Les cotisations retraite du premier pilier : 5,3 % du salaire brut, payée également par l’employeur au même taux
    • Les cotisations retraite du second pilier : le taux dépend ici de votre âge, mais aussi de votre employeur qui est tenu d’en payer au minimum 50 %
    • Les cotisations chômage : 1,1 % du salaire brut, payée également par l’employeur au même taux
    • L’assurance accident non professionnels : celle-ci peut selon votre contrat être prise en charge en totalité par votre employeur. Si c’est le cas, elle n’apparaîtra pas sur votre feuille de paie.

Il faut enfin noter que les feuilles de paie peuvent en Suisse légèrement différer selon les cantons, et faire apparaître d’autres cotisations spécifiques (assurance maternité, allocations familiales) ainsi que, pour le canton de Genève, la retenue à la source de l’impôt sur le revenu.

 

Exemple de feuille de paie dans le canton de Vaud

A partir du salaire brut, les salariés suisses du canton de Vaud ne voient ainsi apparaître que 4 lignes de cotisations sociales, qui vont être déduites pour atterrir sur le salaire net :

  • La déduction AVS/AI/APG (5,3 %) : les cotisations retraites du premier pilier
  • La déduction AC (1,1 %) : cotisation chômage
  • La déduction LPCFamVD (0,6 %) : ce sont les cotisations correspondant aux allocations familiales dans le canton de Vaud.
  • La déduction LPP (5,15 %) : c’est le second pilier du système de retraite suisse.

Un salaire brut de 4 652,5 CHF équivaut ainsi à un salaire net de 4033,4 euros dans ce canton, soit 13 % environ de charges sociales, contre 20 % environ en France. Mais encore une fois, il faut comparer ce qui est comparable : les frais de santé forfaitaires de l’assurance santé suisse (LAMal) ne rentrent ainsi pas dans ce calcul.

Exemple de feuille de paie dans le canton de Genève

Dans le canton de Genève, la feuille de paie est légèrement plus longue et fait apparaître notamment l’impôt sur le revenu, prélevé à la source. On y retrouve les éléments suivants :

  • La cotisation AVS/AI/APG (5,3 %) : cotisations retraites du premier pilier
  • La cotisation AC (1,1 %) : cotisations chômage
  • La cotisation AANP : cotisation assurance accidents non professionnels.
  • La cotisation assIJM : assurance santé facultative, qui couvre les absences liées à certaines maladies telles que la Covid-19. Si l’entreprise y adhère, elle doit payer la moitié de la cotisation.
  • Cotisation LPP : cotisations retraites du deuxième pilier
  • Retenue impôt à la source : impôt sur le revenu

Vers une simplification de la feuille de paie française

Souvent jugée trop compliquée, la feuille de paie française est en débat et pourrait faire l’objet d’un projet de simplification, sur le modèle de sa voisine suisse. Moins de paperasse, plus de lisibilité pour les uns, ce projet est décrié par d’autres, qui estiment important de comprendre et pouvoir contrôler les différentes lignes.  Afin de déterminer à quoi ressemblera la future fiche de paie et les informations qu’elle présentera, des discussions vont être lancées avec les partenaires sociaux d’ici à 2027.

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