Le marché du travail suisse : comment l’intégrer ?

Pour des raisons de salaire, de qualité de vie ou de proximité avec le lieu d’habitation, la Suisse – et son marché de l’emploi dynamique – attire chaque année de nombreux frontaliers. En 2022, elle a accueilli 78 000 nouveaux travailleurs, un chiffre record qui porte leur nombre total à près de 450 000 au total. Pour ces nouveaux arrivants, un sésame est obligatoire, le permis de travail G.

 

 

Les frontaliers en Suisse, en quelques chiffres

Source : Observatoire des frontaliers 2022

57 %
Le canton de Genève concentre plus de la moitié des emplois frontaliers.
6 665 CHF
C’est le salaire brut moyen en Suisse en 2020.
92 %
C’est le pourcentage de frontaliers français en CDI en Suisse.
66 %
2 frontaliers sur 3 travaillent en Suisse depuis plus de 10 ans.
26 %
Le télétravail n’est pratiqué que par un peu plus d’un quart des frontaliers.
93 %
Le français est la langue de travail de 93 % des frontaliers, devant l’anglais (44 %) et l’allemand (14 %).
70 %
Les frontaliers travaillent en grande majorité dans des structures de plus de 50 salariés.
employés des secteurs santé, bâtiment, finance, travaux publiques

Les secteurs porteurs et les profils les plus recherchés

Le secteur bancaire et financier n’emploie contrairement aux idées reçues que 5 % des frontaliers. Les secteurs qui embauchent le plus sont la santé (13 %), l’horlogerie (12 %), la construction (11 %) et l’ingénierie (9 %). Les profils qualifiés sont enfin particulièrement recherchés, puisque les personnes ayant fait des études supérieures représentent 56 % des emplois des frontaliers (contre 41 % en France).

Bon à savoir

Retrouvez plus de données dans notre Observatoire des frontaliers, réalisé en 2022 par le Crédit Agricole des Savoie conjointement avec Crédit Agricole Centre-Est, Crédit Agricole Franche-Comté, Crédit Agricole Alsace-Vosges, Crédit Agricole Next Bank et le Groupement Transfrontalier Européen.

Découvrez l’observatoire des frontaliers 2022

Paroles d'expert

Portrait André Bonier
André Bonier
Chargé de projet emploi frontalier et conseiller EURES (Portail européen sur la mobilité de l'emploi) à Pôle Emploi

Paroles d'expert

Dans certains secteurs d’activité, l’anglais est indispensable et la connaissance de l’allemand un vrai plus.

Emploi en Suisse : 5 conseils d’un expert

 

1. Se documenter sur le pays d’emploi

En Suisse, les employeurs ne fonctionnent pas comme en France. Il est important, pour se faire employer et surtout pour conserver son emploi, de comprendre les différences culturelles et administratives. Il peut être bon de connaître un minimum de vocabulaire. Ainsi, un téléphone portable est un « natel’ et « soixante-dix » se dit « septante ».

Mais attention, Genève n’est pas la Suisse et chaque canton a ses particularités. Il est aussi nécessaire de connaître les salaires de son domaine d’emploi pour ne pas être gourmand, mais sans pour autant accepter du dumping salarial (c’est-à-dire des salaires beaucoup plus bas que ceux du marché et qui les font baisser).

 

2. Avoir un dossier de candidature au format Suisse

Autre différence : les dossiers de candidature ne se présentent pas de la même façon en Suisse. Ainsi, il est préférable de faire un effort de recherche pour traduire les diplômes dans un équivalent helvétique avant de les mentionner dans son CV. Les expériences sont également très importantes et priment sur les diplômes. Contrairement aux entreprises françaises, les certificats de travail suisses donnent beaucoup d’informations : ils mettent en avant la personnalité du candidat, ses compétences et précisent s’il a donné entière satisfaction. Enfin, dans certains secteurs d’activité, l’anglais est indispensable et la connaissance de l’allemand est un vrai plus.

3. Ne pas oublier le savoir-être

Quand vous postulez à un emploi en Suisse, l’employeur cherchera chez vous des compétences, bien entendu, mais aussi un certain savoir-être. La Suisse est un pays où la rigueur est une qualité importante. La ponctualité est essentielle et il faut savoir ne pas avoir trop d’exigences. On n’arrive pas dans une entreprise “en terrain conquis”. Il est primordial d’inspirer confiance pour que l’intégration dans un emploi soit une réussite. Loyauté, discrétion et une certaine diplomatie sont donc de mise.

 

4. Varier les canaux de recrutement

Aujourd’hui, la majorité des candidatures passent par le digital. Il ne faut pas hésiter à aller repérer les entreprises qui relèvent du domaine d’activité visé. Le site internet de l’entreprise est souvent son principal canal de recrutement. Autre piste à explorer : le réseautage. Ainsi, on peut se faire connaître en mettant son CV en ligne, sur des sites comme LinkedIn. Certaines entreprises embauchent dans le réseau de leurs salariés et la cooptation est de mise. Une bonne recommandation d’une connaissance déjà dans l’entreprise pourra alors faire toute la différence.

 

5. Élargir sa zone de recherche

Quand on souhaite travailler en Suisse, on se tourne souvent plus facilement vers Genève. Il ne faut cependant pas hésiter à aller au-delà, notamment dans les cantons de Vaud ou de Neuchâtel qui proposent de nombreuses opportunités professionnelles.

Télétravail et accords France-Suisse

La pandémie du Covid-19 a forcé la Suisse et la France à mettre en place un dispositif de télétravail temporaire. Pour le plus grand bonheur de beaucoup de frontaliers, qui pouvaient ainsi s’éviter de nombreuses heures d’encombrement routier au quotidien.

L’accord, mis en place au 1er janvier 2023 et révisé en juin 2023, prévoit ainsi de permettre de développer le télétravail pour les frontaliers, jusqu’à 40 % de leur temps de travail. Ces accords franco-suisses n’ont aucun impact sur la déclaration d’imposition des frontaliers ni sur leur statut social. Ils conservent donc les mêmes droits.

 

Comment travailler en Suisse lorsque l’on est résident français

Depuis le 1er juin 2004, la Suisse applique la libre circulation des travailleurs avec les ressortissants des pays membres de l’Union européenne et de l’AELE (Association de libre échange).  Ainsi, si vous êtes ressortissant communautaire, obtenir un permis de travail en Suisse est devenu chose obligatoire, mais rassurez-vous, chose aisée.

Retrouvez plus d’information sur les démarches pour obtenir son permis de travail

conseillère bancaire souriante

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