Devenir frontalier ou s’installer en Suisse, ce qu’il faut savoir

Que l’on travaille ou que l’on cherche un emploi en Suisse, être frontalier n’est pas une obligation. Vous pouvez tout à fait choisir de résider en Suisse. Si vous optez pour cette solution, voici les avantages et inconvénients, ainsi que les choses à savoir, notamment en matière de logement.

un homme et une femme qui réfléchissent

Vous venez de trouver un travail en Suisse ? Si vous faîtes le choix d’y habiter plutôt que d’être frontalier, il faut savoir qu’avant toute chose, résider en Suisse signifie s’expatrier. Pour les ressortissants européens, aucun visa n’est requis mais vous devrez demander une autorisation pour rester sur le territoire suisse plus de 90 jours.

Un titre de séjour ou permis de travail vous sera alors délivré, également appelé “livret” :

  • Le livret L : il est valable 1 an et renouvelable, pour les salariés ayant signé un contrat de travail de moins d’un an
  • Le livret B : valable 5 ans et renouvelable, il vous permettra de séjourner en Suisse si vous justifiez d’un contrat de travail de plus de 12 mois.
  • Le livret C : valide sans limites dans le temps, vous ne pourrez en faire la demande que si vous habitez en suisse depuis plus de 5 ans, et sans interruption.

Résider en Suisse : les avantages

 

Les temps de trajets

C’est le principal écueil de la vie frontalière. Passer de la France à la Suisse tous les jours implique non seulement des distances souvent plus longues pour vous rendre de votre domicile à votre lieu de travail, mais aussi des embouteillages si vous venez en voiture avec lesquels il faudra composer au quotidien. A l’inverse, résider en Suisse vous permettra d’habiter au plus près de votre travail et ne pas subir les bouchons à la frontière.

 

La vie à l’étranger

Quand bien même la Suisse n’est pas forcément la destination la plus exotique qui soit, y résider vous offrira la possibilité de découvrir un autre pays, une autre culture, plus internationale et cosmopolite. Mais là, c’est une affaire de goût !

 

La qualité de services

Ce n’est pas une idée reçue. Pour vos transports notamment, vous bénéficierez d’un excellent réseau de trains et de transports en commun. Les secteurs de l’éducation et de la santé sont également réputés pour leur qualité, même si pour vos enfants, le système scolaire présente de nombreuses différences avec la France.

En savoir plus sur le système scolaire suisse.

 

Résider en Suisse : les inconvénients

 

Le coût de la vie

Faire le choix d’habiter en Suisse, c’est d’abord et surtout se priver du principal avantage de la vie frontalière : bénéficier d’un salaire suisse tout en profitant du coût de la vie en France. Celui-ci est en effet moindre, à de rares exceptions près.

En savoir plus sur le coût de la vie en Suisse.

famille déménagement cartons

Le logement

C’est notamment le cas du logement. Son coût est estimé par Eurostat comme étant 1,7 fois supérieur en Suisse par rapport à la France. Même si les disparités entre cantons et zones frontalières sont très importantes et qu’il est difficile d’avoir des données précises, attendez-vous à des prix réellement plus élevés en Suisse.

Par ailleurs, que vous soyez locataires ou propriétaires, l’accès au logement en Suisse obéit à des règles particulières, que nous vous détaillons ci-dessous.

Louer et acheter en Suisse : les spécificités par rapport à la France

 

Ce qu’il faut savoir avant de louer un bien immobilier en Suisse

Si les règles peuvent varier en fonction des cantons et des pratiques des propriétaires ou des agences immobilières, voici quelques pratiques courantes si vous souhaitez louer en Suisse.

  • Documents requis : ils peuvent être en Suisse plus nombreux que ceux demandés par un bailleur français. Vous devrez ainsi fournir une pièce d’identité, une attestation de résidence, une attestation de revenus, des références de location antérieure, une copie du permis de travail, une copie du contrat de travail, des relevés bancaires, une déclaration d’impôt, ainsi qu’une caution ou une garantie de loyer (voir ci-dessous)
  • Caution ou garantie de loyer : elle est en France équivalente à un ou deux mois de loyer hors charge, selon que logement est vide ou meublé. En Suisse, son montant est généralement équivalent à trois mois de loyer. Il est déposé sur un compte bloqué et est restitué à la fin du bail, sous réserve de l’état du logement.
  • Vérifications de solvabilité : elles sont généralement plus approfondies en Suisse qu’en France, où l’on se contente généralement de vérifier vos fiches de paie et relevés bancaires. On pourra en Suisse vous demander en outre des références de location antérieures, afin d’évaluer votre comportement en tant que locataire, une copie du contrat de travail et une déclaration d’impôt pour évaluer votre stabilité financière. Les agences peuvent également consulter le registre des poursuites pour vérifier s’il y a des dettes impayées.

Ce qu’il faut savoir avant d’acheter un bien immobilier en Suisse

Vous avez décidé de vous implanter en Suisse sur le long terme ? Il peut alors être logique d’acheter votre bien plutôt que de le louer. Voici quelques infos essentielles à savoir, notamment en matière de prêt immobilier, pour lesquelles les pratiques diffèrent fortement de celles ayant cours en France.

  • Le type de crédit : c’est la première et principale différence entre la France et la Suisse, où l’achat d’un bien immobilier passe non pas par un prêt immobilier classique, mais par un prêt hypothécaire ou hypothèque, couvrant au maximum 80 % de la valeur du bien. Celui-ci consiste en la possibilité permise par le prêteur à mettre le bien en gage. Concrètement, il pourra ainsi s’en saisir et le vendre aux enchères si vous ne respectez pas vos engagements. Le prêt hypothécaire suisse possède en outre ses propres particularités, qui peuvent étonner un expatrié. Ainsi, sur la partie empruntée :
    • vous ne rembourserez qu’une petite partie du capital, ce qu’on appelle l’hypothèque de 2ème rang, correspondant à 1/3 du montant emprunté.
    • Sur l’hypothèque de 1er rang (2/3), vous ne payez « que » des intérêts pendant toute la durée du prêt. S’il peut étonner, et laisser croire que les propriétaires suisses ne le sont jamais réellement, ce système a toutefois ses avantages, et notamment fiscaux, dans un pays où les prix de l’immobilier sont tellement élevés que beaucoup de particuliers ne pourraient accéder à la propriété. C’est la raison pour laquelle les encours hypothécaires en Suisse se transmettent de génération en génération, sous réserve de respecter le taux d’endettement.
  • Les conditions d’obtention du prêt immobilier : celles-ci sont globalement plus strictes en Suisse, en raison des réglementations strictes en matière de prêts hypothécaires. Les banques suisses vont ainsi exiger généralement un apport personnel plus élevé, allant jusqu’à 20% du prix d’achat du bien immobilier. De plus, vous devrez en tant qu’emprunteur démontrer une solvabilité élevée et une stabilité financière.
  • Le taux d’intérêt : si les taux d’intérêt des prêts immobiliers sont en moyenne plus bas que ceux pratiqués en France, chaque établissement bancaire applique sa propre politique de crédit qui impacte les taux et les conditions d’octroi.
  • La durée du prêt : la durée des prêts immobiliers est en France généralement de 15 à 25 ans et dépend de la politique crédit de l’établissement bancaire. Il faut en Suisse distinguer les hypothèques de premier et de second rang : si les premières n’ont pas de durée, les secondes sont-elles limitées à 15 ans et ne doivent pas courir au-delà de l’âge de la retraite.

 

Il est important de noter que les informations ci-dessus sont générales et peuvent varier en fonction des politiques spécifiques des banques et des réglementations en vigueur dans chaque pays. Alors si vous souhaitez franchir le pas et partir vivre en Suisses, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre conseiller immobilier qui pourra vous fournir des informations précises et adaptées à votre situation.

Pour en savoir plus sur, rendez-vous le site de notre filiale suisse Crédit Agricole next bank.

Le Crédit Agricole et les frontaliers

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