Retraite complémentaire : comment compléter sa retraite en France quand on est frontalier en Suisse ?

Lorsque l’on travaille en Suisse, on cotise à deux régimes obligatoires, les 1er et 2ème piliers, qui permettent de garantir à toute personne un niveau de vie minimum. Mais comme en France et afin de maintenir son niveau de vie, il est possible et même conseillé de compléter cette pension avec une retraite complémentaire. On fait le point sur les différentes solutions qui s’offrent à vous côté France.

Pourquoi compléter sa retraite quand on est frontalier ?

 Déjà parce que le coût de la vie augmente et vos besoins à la retraite ne sont pas forcément moindres. Santé, logement, loisirs, aide aux enfants… autant de postes de dépenses qui perdurent ou apparaissent.

Ensuite parce que la retraite suisse ne suffira pas à maintenir votre niveau de vie : même combinés, les deux piliers suisses couvrent rarement plus de 60 % du dernier revenu pour une carrière effectuée dans son intégralité en Suisse, et souvent moins si vous avez eu des interruptions de carrière ou des revenus irréguliers.

Pourquoi compléter sa retraite en France quand on est frontalier ?

Il est en effet possible de compléter sa retraite en Suisse, via un troisième pilier. Pour autant, l’épargne retraite suisse ne constitue pas une épargne disponible, ce qui n’est pas le cas de solutions telles que l’assurance vie en France. Enfin, dans une logique de transmission, il peut être plus intéressant de compléter sa retraite en France. En choisissant les bons contrats, vous pourrez en effet optimiser la fiscalité sur la succession, ce qui n’est pas non plus le cas en Suisse.

 

Différentes solutions de retraite complémentaire

L’assurance vie

C’est assurément le placement préféré des Français pour compléter leur retraite, qui offre souplesse au moment de la constitution (vous capitalisez à votre rythme), de la restitution (sous forme de capital ou de rente viagère à titre onéreux) ainsi que des avantages fiscaux au moment des retraits ou lors de la transmission au moment du décès du bénéficiaire.

Au-delà des 8 ans du contrat, les intérêts et plus-values issus des retraits seront totalement exonérés d’impôt sur le revenu, dans la limite d’un plafond de 4 600 euros par an si vous êtes célibataire ou 9 200 euros par an si vous êtes marié. Vous ne réglerez ainsi sur ces intérêts que les cotisations sociales, à hauteur de 17,2%.

Autre avantage, les fonds peuvent être transmis en cas de décès aux bénéficiaires désignés au contrat en étant totalement exonérés de droits de succession pour le conjoint et exonérés jusqu’à un plafond de 152 500 € pour tout autre bénéficiaire. (Plafond applicable une fois sur l’ensemble des contrats du défunt).

Les avantages de l’assurance vie :

  •  Capital disponible à tout moment
  • Fiscalité avantageuse après 8 ans et lors de la transmission
  • Possibilité de gestion dynamique selon votre profil de risque

 

Le Plan Épargne Retraite (PER)

Le PER (sous forme d’Assurance Vie ou de compte titre) permet de se constituer une épargne dédiée à la retraite tout en bénéficiant d’avantages fiscaux : pendant la période d’activité, les versements sont déductibles de votre revenu imposable (si vous en faites le choix) ce qui permet de réduire le montant de l’impôt.

Ils seront en revanche imposables lorsque vous les retirez pour votre retraite, mais à un taux d’imposition potentiellement inférieur, étant donné que les revenus issus de votre retraite seront moindres que ceux perçus pendant votre vie professionnelle.

Les avantages du PER (compartiment déductible)

  • Versements libres ou programmés
  • Déblocage au moment de la retraite en capital ou en rente viagère à titre gratuit (possibilité de déblocage anticipé, pour l’achat de sa résidence principale par exemple)
  • Avantage fiscal à l’entrée : les versements sont déductibles du revenu imposable (dans certaines limites)

Le Plan Épargne en Actions (PEA)

Cet autre produit se destine pour celles et ceux qui ont envie d’aller en bourse. Il est possible de récupérer son épargne au bout de 5 ans sans fiscalité (sauf prélèvements sociaux de 17.2% sur les plus-values), sous forme de capital ou de rente viagère à titre onéreux. Dans ce dernier cas, le capital est dit aliéné, c’est à dire qu’il appartient à l’assureur, qui verse une rente non imposable jusqu’à votre décès. Un choix qui peut donc être gagnant ou pas, en fonction de votre espérance de vie ! La grosse différence avec l’assurance vie est que vous ne pouvez pas moduler entre fonds euros (plus sûrs) et fonds en actions. Vous êtes donc ici plus exposés au risque boursier.

Les avantages du PEA

  • Fiscalité allégée à partir de 5 ans de détention : exonération d’impôt sur les gains (hors prélèvements sociaux) que ce soit sur le capital ou les rentes.
  • Souplesse dans les retraits à partir de 5 ans
  • Un placement 100 % boursier : des risques accrus mais une rentabilité pouvant être supérieure

 

Lien avec l’immobilier : investissement locatif

Dernière option, l’investissement locatif, “dans la pierre”, permet de se constituer une épargne non financière, permettant de garantir des revenus locatifs pendant votre retraite et de lisser le risque lié à l’inflation. En effet, les loyers perçus sont indexés sur l’indice des loyers et vont globalement augmenter et suivre l’inflation au fil des années. Attention toutefois, il est important que le bien soit fini de rembourser au moment de votre retraite, et pour cela, il ne faut pas attendre d’avoir 50 ou 55 ans pour réaliser un investissement locatif.

Petit inconvénient, cette épargne est dite “non-liquide”. A l’inverse d’une assurance vie, vous ne pourrez pas par exemple effectuer un retrait de 10 000 euros en cas de besoin.

Les avantages de l’investissement locatif

  • Rendement locatif régulier
  • Valorisation du capital sur le long terme
  • 2 régimes fiscaux différents selon si la location est meublée ou nue.

Bien préparer sa retraite en tant que frontalier : les bonnes pratiques

  • Faire régulièrement le point sur sa carrière : quelles périodes en France ? En Suisse ? Quel montant de mes pensions ?
  • Commencer tôt : plus vous vous y prenez tôt, plus vous bénéficiez de l’effet des intérêts composés
  • Diversifier vos placements : pour répartir les risques et les opportunités, il est essentiel de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. La meilleure solution consiste en effet à mixer ces différentes solutions, afin de limiter les risques et de se donner le plus d’options possibles.
Conseillère Banque Privée

Le + du Crédit Agricole

Quelle que soit votre situation, échangez avec votre conseiller bancaire le plus tôt possible, car préparer sa retraite, ça s’anticipe !

En fonction de vos souhaits et besoins, il pourra étudier la stratégie à mettre en place.