

Quelle est la part des frontaliers dans votre clientèle ?
Elle est assez faible, environ 10 % de ma clientèle est frontalière. Le phénomène frontalier n’est pas massif, mais très significatif sur certaines zones comme Delle, où l’offre de biens est un peu plus restreinte. Ce sont des personnes qui exercent principalement dans l’industrie horlogère ou l’usinage de précision, à Porrentruy, Courgenay, Boncourt ou Saignelégier.
Depuis quelques mois, les licenciements ou le chômage technique fragilisent certains parcours résidentiels, avec des propriétaires contraints de vendre pour repartir en location en attendant une nouvelle opportunité professionnelle, ou qui mettent des projets immobiliers en pause.
Quelles sont les communes les plus recherchées par les frontaliers ?
Le plateau de Blamont, Hérimoncourt, Abbévillers séduisent pour leur proximité immédiate avec la frontière et leur environnement plus rural. Sur l’autre versant, Delle, Badevel, Fêche-l’Église ou Saint-Dizier-l’Évêque sont également prisés. Ces zones ont un vrai atout : le trafic est fluide, les douanes sont petites, et il y a très peu d’embouteillages, ce qui tranche avec la situation dans d’autres régions frontalières, comme le secteur de Pontarlier ou la Haute Savoie.
Quels types de biens recherchent les frontaliers ?
La demande est très claire : des maisons individuelles, clés en main, avec peu ou pas de travaux, et pas trop de terrain. On vend très peu d’appartements à des frontaliers – l’offre est limitée, et ce n’est pas ce qu’ils recherchent. Le rêve, ici, c’est une maison au calme, avec un terrain de moins de 10 ares, sans trop d’entretien.
Côté location, l’offre est quasi inexistante. Les maisons en location sont rares et plutôt chères – souvent autour de 1 100 € par mois, soit l’équivalent d’un crédit immobilier. Résultat : les frontaliers préfèrent acheter dès qu’ils le peuvent.

Quelle est la tendance des prix en 2025 ?
Après un ralentissement des ventes lié à la hausse des taux et aux contraintes du DPE (diagnostic de performance énergétique), le marché repart bien depuis début 2025. Les taux se stabilisent, la confiance revient, et les aides à la rénovation rassurent les acheteurs.
Les prix sont encore très accessibles : une maison récente ou bien entretenue, avec un terrain de 6 à 7 ares, se vend entre 210 000 et 230 000 €. Et le prix de vente moyen d’une maison est de 150 000 € environ. Il n’y a pas de zones en tension ici, ce qui facilite la recherche.
Quels conseils donneriez-vous à un frontalier qui souhaite s’installer dans la région ?
Avant toute chose, faire valider son budget avec sa banque est essentiel. On ne recherche pas de la même manière avec 150 000 ou 250 000 €. Ensuite, il faut lister ses critères non négociables (temps de trajet, surface, travaux…) et se faire accompagner par une agence : cela fait gagner du temps, et souvent de l’argent.
Le Nord Franche-Comté reste une alternative très compétitive. On attire aussi des acheteurs venus d’Alsace, qui acceptent de faire une heure de route pour trouver une maison deux fois moins chère que dans le Haut-Rhin. Le tissu industriel local est solide, même si certains secteurs comme l’automobile traversent une période d’incertitude. C’est une région qui reste accessible, fonctionnelle, et bien adaptée à la vie de frontalier.
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