Une industrie horlogère sous pression
Les exportations horlogères suisses ont subi une chute significative en 2024. Selon la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FHS), les exportations vers la Chine ont diminué de près de 50% sur le seul mois de septembre, tandis que Hong Kong enregistre une baisse de 35 %.
À cela s’ajoutent des variations défavorables des devises et une demande internationale qui peine à compenser ce recul des ventes en Asie. Des acteurs majeurs comme Swatch Group sont particulièrement touchés, entraînant des ajustements stratégiques, dont des réductions d’horaires de travail (RHT) et des suppressions de postes.
Des mesures qui affectent directement les sous-traitants et partenaires de l’industrie, qui représentent une part importante de l’emploi frontalier, notamment dans l’Arc jurassien (11% du total des frontaliers). Sur les plus de 65 000 salariés de cette industrie, un quart environ sont en ainsi des travailleurs frontaliers français.
Les travailleurs frontaliers en première ligne
Pilier essentiel du secteur horloger, ceux-ci se retrouvent ainsi les premiers touchés par cette crise. En raison des facilités de licenciement en Suisse ou sous contrat de courte durée, ils font ainsi face à des risques accrus de chômage ou de réduction de leur temps de travail. Dans le Jura suisse, pas moins de 41 entreprises ont utilisé la réduction de l’horaire de travail (RHT) de janvier à juillet 2024, selon les données disponibles sur le site de l’assurance-chômage travail.swiss, soit sept fois plus qu’à la même période en 2023.
Conçu pour maintenir l’emploi en Suisse, ce système de RHT n’offre cependant pas les mêmes garanties aux frontaliers, pour qui la situation risque de devenir de plus en plus précaire.
Vers une relance grâce aux marchés américains et japonais
Malgré un contexte difficile, certains experts restent optimistes quant à une reprise à moyen terme, portée par le prestige de la montre suisse et une possible diversification des marchés.
C’est ainsi que les exportations horlogères suisses ont retrouvé une légère croissance à l’été 2024, portées notamment par les USA (+11,3% en juillet par rapport à l’année précédente), le Japon (+25,6%), la France (+13,7%) ou encore l’Arabie Saoudite (+24,8%), qui permettent de résister à l’effondrement des ventes en Chine. Au global, les exportations mondiales ont ainsi retrouvé une légère croissance en juillet, avec une hausse de 1,6% par rapport à l’année passée.