Emploi, change, salaire… : des perspectives positives pour les frontaliers en Suisse

Si un peu partout en Europe et dans le monde, des craintes se font sentir sur l’économie et le travail, la Suisse fait toujours preuve de résilience et bénéficie toujours d’un cours de change favorable pour les travailleurs frontaliers. De quoi vous rassurer les frontaliers et peut-être en convaincre de nouveaux !

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Arthur Scotti, chargé d'études économiques au credit agricole

Retour sur les principaux indicateurs économiques de l’année à venir, avec Arthur Scotti, chargé d’études économiques au Crédit Agricole.

 

Cours de change : le franc suisse toujours au plus haut

Le cours du franc suisse a atteint en début d’année l’un de ses plus hauts niveaux, avec un pic à 0,92 € pour 1 CHF fin décembre 2023. Soit une progression par rapport à l’euro de près de 10 % sur an, qui bénéficie directement au pouvoir d’achat des frontaliers lorsqu’ils rapatrient et changent tout ou partie de leur salaire suisse.

Pour de nombreux observateurs, la baisse de taux de la Banque Nationale Suisse devrait être moins importante que celles des banques centrales européenne et étasunienne, ce qui conforterait encore la vigueur du franc suisse cette année. Et dans un contexte géopolitique toujours incertain, le franc suisse fait toujours office de valeur monétaire refuge. Ce dernier pourrait donc se maintenir tout du moins pour ce début d’année.

Une croissance qui se maintient

Si la Suisse n’est pas épargnée par le ralentissement de l’économie mondiale, elle se montre néanmoins globalement plus résistante et plus résiliente que ses proches voisins européens.

Alors que l’Allemagne est par exemple entrée en récession fin 2023, la croissance suisse s’est stabilisée autour 1,2 % et devrait rester sur des niveaux similaires en 2024. Une croissance qui resterait donc positive mais fragile et dépendante du contexte géopolitique et de facteurs économiques tels que le niveau d’activité industrielle en Allemagne, elle-même fortement dépendante de la croissance de l’économie chinoise. Les perspectives restent donc modérées.

Centre des congrès de Davos, Suisse, lors du forum économique mondial.
employés des secteurs santé, bâtiment, finance, travaux publiques

Un marché de l’emploi qui reste dynamique…

Le marché de l’emploi suisse reste extrêmement dynamique, avec un taux de chômage national qui s’établissait à 2,3 % fin 2023, et à 4,1 % dans le canton de Genève où il est toujours un peu plus élevé. Même s’il risque de remonter, la Suisse semble durablement installée dans une économie de plein emploi. Et au vu des difficultés actuelles de recrutement, une légère augmentation pourrait pour finir par être vue comme une bonne nouvelle.

Et qui attire toujours autant de frontaliers

Dans un contexte très favorable pour les travailleurs (salaires élevés et plein emploi), la Suisse attire toujours plus de frontaliers résidant dans les régions françaises limitrophes. A la fin 2023, leur nombre avait ainsi augmenté de +3,8 % sur l’année, passant de 212 471 à 220 495. La Haute-Savoie reste le principal département de résidence des frontaliers avec 94 590 frontaliers, en hausse de +3,1 %, suivi par le Haut-Rhin (38 812) et le Doubs (33 275), puis l’Ain (29 502).

Ainsi, le nombre de permis G (permis de travail pour les frontaliers) délivrés en 2023 est l’un des plus élevés, en deuxième position derrière 2022, avec plus de 20 000 permis sur 12 mois. La restauration, la santé et action sociale, le commerce de détail et la construction sont les secteurs qui ont le plus recruté dans le canton de Genève.

Douane suisse la cure

Les secteurs qui ont le vent en poupe, et les autres

Le ralentissement économique ne devrait pas toucher les différents secteurs de l’économie de la même manière.

L’industrie devrait être différemment impactée selon les secteurs. Ainsi, les activités de la sous-traitance automobile mais aussi de l’industrie textile, des machines, de la métallurgie et de l’horlogerie devraient ralentir cette année. A l’inverse, les entreprises du secteur médical vont garder le vent en poupe, tout comme celles de l’aéronautique et de l’armement.

Côté services, le commerce et la logistique sont amenés à se stabiliser, avec néanmoins de belles perspectives pour la restauration et l’hôtellerie, qui vont indirectement bénéficier des grands événements sportifs organisés sur le sol européen en 2024 (JO de Paris, Euro de foot en Allemagne).

Enfin, le climat reste morose pour le bâtiment. Bien que soutenu par les pouvoirs publics et malgré une demande portée par les besoins en matière de rénovation énergétique, ce secteur risque de pâtir de taux d’intérêts toujours élevés.

conseillère bancaire souriante

Le + du Crédit Agricole

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